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Gare Stade de France : Technique du remordu

Les équipes de Sefi-Intrafor sont à pied d’œuvre depuis le mois de juillet pour construire les bases de la future station Stade de France (ligne 15 Est) en paroi moulée. Les panneaux sont réalisés en deux épaisseurs, 1200 mm et 1500 mm, à une profondeur dépassant localement les 60 m afin d’assurer un ancrage de 3 m dans le calcaire grossier. Des travaux d’injection ont été réalisés préalablement afin, de prévenir tous risques de perte de boues et d’éboulement pendant l’exécution des parois moulées.

Si les équipes de Sefi-Intrafor ont déjà prouvé leur savoir-faire au cours des précédents chantiers hors normes du Grand Paris, c’est du point de vue de la technique utilisée que ce projet se démarque des autres.

En effet, si les parois moulées en 1200 mm d’épaisseur sont exécutées de manière « classique », pour   les parois de 1500 mm réalisées le long de la gare RER B existante « Gare La Plaine Stade de France », c’est une autre histoire.

La proximité de la gare SNCF ainsi que la norme IG 90033 (anciennement IN0033) ont imposé une limitation des ouvertures de panneaux à 3 m sur le long pan Nord de la future station. L’équipe a ainsi pu adapter sa technique et ainsi répondre, dans les temps, aux exigences du client au regard de cette nouvelle contrainte. Bien évidemment, à cela ce sont ajoutés les impératifs de planning, la SCNF ayant accordé une limitation temporaire de vitesse des trains (LTV) sur une période fixée du 31 juillet au 8 janvier prochain.

C’est donc une variante à la technique du « remordu » qui a été privilégiée dans la zone concernée. Elle permet de satisfaire les contraintes de limitation d’ouverture tout en limitant la hauteur des portes joints à mettre en œuvre. Proche de la technique du « remordu », il semble plus approprié de parler de « joints combinés ». En effet l’étanchéité d’un panneau est assurée par un joint CWS sur les 18 premiers mètres de profondeur, puis se prolonge par un joint remordu. Ce dernier est créé par un « grignotage » des panneaux primaires sur une épaisseur d’environ 27 cm . Cette technique impose donc un panneautage de type primaire/secondaire.

Le choix de mettre en place des portes joints CWS au droit des horizons de couvertures s’est naturellement imposé de façon à limiter la surface d’excavation au cutter en raison des contraintes de délai. Parallèlement à cela, il a fallu également réfléchir à une méthode de calage des palplanches afin d’assurer le passage de la benne lors de la réalisation des panneaux secondaires. Dès le démarrage du chantier les équipes sur site, appuyées par le service méthodes, n’ont pas ménagé leur créativité en concevant des caissons de calage réutilisables. 

Ces caissons, un peu à l’image des tubes joints tombés en désuétude, sont retirés peu après le bétonnage afin de créer le négatif nécessaire au passage de la benne. La mise en œuvre de ces caissons conduit à un gain de temps comparé à la mise en œuvre de dispositif de calage tels que le Nidaplast® par exemple.

Suite à des difficultés de forage, la mise en place d’un 3ème poste a été rendue nécessaire afin de respecter les exigences de délai notamment vis-à-vis de la LTV. 

L’année à venir sera ponctuée par d’autres défis puisque ces travaux seront complétés par l’exécution de barrettes avec mise en œuvre de poteaux préfondés ainsi que par un fond injecté.

Il s’agit donc d’un chantier aux chiffres très impressionnants avec 16700 m² de forage (paroi), la mise en place de 22000 m3 de béton et l’utilisation de 1900 t d’armature.
 

Maître d’ouvrage : Société du Grand Paris
Maître d’œuvre : Egis-Tractobel
Entreprise GC : Eiffage GC